samedi 25 janvier 2014

Le discours « I have a dream »

 Nous allons maintenant nous pencher sur l'analyse du discours de Martin Luther King (MLK). Nous avons sélectionné de « Je vous dit aujourd'hui, mes amis, que malgré....et tous les hommes la verront ensemble ». Dès le début de l’extrait, M.L.King met en place la situation du discours qu'il va annoncer : « j'ai quand même un rêve » et « j'ai un profond rêve enraciné dans le rêve américain » nous ramène à la réalité avec le terme « rêve américain » cependant le terme « rêve » semble idéaliste et totalement utopique, le rêve représente également quelque chose de presque impossible qui rappelle à tous qu'il faudra lutter avec beaucoup de motivation pour l'obtenir. Avec cette petite introduction, MLK projette à ses auditeurs son « rêve » à la fois idéaliste et réaliste puisque le rêve américain est une réalité pour certains (ce qui banalise la chose et rend ces idéaux plus réels et possibles).
« J'ai un rêve » est une anaphore puisque l'on verra ce début de phrase revenir 8 fois dans l'extrait. Cette répétition marque la motivation de MLK et créera un rythme qui est très important dans le cadre de la rhétorique, de plus, plus un élément est répété dans un discours, plus cela marquera les gens et leurs mémoires. « J'ai un rêve » est également porteur de sens : MLK parle de lui en tant qu'être, on assiste à ses pensées intimes, en les rendant publiques, il partage ces idéaux avec tout un peuple qui peut donc mieux s’identifier à lui s’il partage les mêmes idéaux. États les plus touchés par la ségrégation. La phrase qui suit commence par « j'ai un rêve qu'un jour », cela suis encore le même schéma, suivi de « L’État du Mississippi » ou se situe en particulier une forte ségrégation et c'est une zone très visée des combats de MLK. De plus, on observe que plus le zoom géographique se fait phrase à phrase, plus les idées développées semblent irréalisables : on commence avec « cette nation se lèvera et vivra la vrai signification de sa croyance » à « sera transformée en un oasis de liberté et de justice ». La phrase suivante se démarque part « J'ai un rêve » suivi de « mes quatre enfants » avec cela, MLK ramène ses idéaux au présent et à la réalité en parlant de ses enfants : cela appuis sur la lutte qui est entrain de se faire et qui s'appliquera aux enfants noirs et à tous les enfants noirs de toutes les personnes comme Martin Luther King qui souhaitent un meilleurs futur pour leurs descendances. Cela appuit également sur le fait que Martin Luther King est un homme comme un autre et qui ne se démarque pas de la masse de manifestants en ayant des idéaux universels et qui apparenteraient à un sauveur de l'humanité. De plus on peut voir également MLK ici en tant que « père » d'une nation non raciste ou en tout cas à une nation a qui il souhaite un futur meilleur. La phrase commençant par « J'ai un rêve » est suivis de « qu'un jour » projette cette idées dans un futur flou, puis l'on a « cette nation », il généralise en appliquant les principes fondateurs des E.U dans touts les états, ce qui paraît alors complètement impossible vu le cadre historique (en effet dans certains états, même si la ségrégation est illégale, elle est reste très présente). La phrase suivante suit le même schéma « J'ai un rêve qu'un jour » et est suivi de « les collines de la terre rouge de la Géorgie » ce qui nous amène à nous rapprocher. Le zoom géographique continu avec « L’État l’Alabama », c'est un retour à la situation des combats de MLK et qui ramène en quelque sorte les auditeurs à la réalité car l'Etat D'Alabama garde encore des traces de la guerre civile et la ségrégation est très présente . Cet Etat se situe dans le sud-est des États-Unis. « J'ai un rêve aujourd'hui. » nous ramène à la lutte présente et à l’importance de son discours, il n’y a plus « qu'un jour », MLK évoque le présent. On a ensuite : « chaque vallée sera levée, chaque colline et montagne seront nivelées, les endroits rugueux seront lissés et les endroit tortueux seront fait droit »: on peut ici signaler une métaphore qui symbolise les mentalités racistes très ancrées dans la philosophie américaine que la lutte va modifier, on a également une référence biblique à l'isaë. MLK place ses idées dans le futur sous la forme d'un rêve montre que même si son combat réussi, il faudra encore beaucoup de temps, ce qui laisse penser qu'au final il ne verra pas son rêve de son vivant. A travers cet extrait, MLK évoque et dénonce à la fois les causes pour lesquelles il combat en idéalisant les situations pour prouver à tous que ces États seraient bien mieux sans ségrégation. Il s' agit également d'un discours que l'on pourrait qualifier d'utopique cependant il est joint à la réalité grâce à des lieux et des situations communes. Comme on le sait, le combat de Martin Luther King fut grandement influencé par ses idéologies religieuse : en effet, il est protestant et pasteur. Cela ce reflète dans son discours : on peut se rendre compte que Martin Luther King fait comme un prêche . En effet , les phrases se répondent et suivent un rythme bien défini, ce qui rapporte également à la prière avec ce « i have a dream » qui est répété et crée un rythme. A travers un discours presque biblique, MLK veut toucher chaque américain de toute classe sociale car aux États-Unis, la place de la religion est très importante (leur devise : « in god we trust » ), il s'adresse donc à tous et veut toucher la foi ,de chaque croyant, cela peut s'illustrer par les pronoms employés : il y a un jeu entre le « je » et le « nous », MLK confond les deux pronoms pour illustrer l'unité de tous les chrétiens. De plus le « i have a dream » peut apparaître comme une prophétie : le fait que  ce rêve devienne réalité , puis il fait notamment référence aux futures générations comme une ligné qui véhiculera ses idées, ce qui est comparable à une prophétie. On aperçoit dans l'extrait étudié de nombreuses références bibliques comme, la « table de fraternité » qui fait référence à la table du banquet (le dernier repas de Jésus en compagnie de ses apôtres), l' « oasis de paix et de liberté » qui nous évoque le jardin d’Éden, un jardin paradisiaque, alors qu'au contraire « un désert étouffant d'injustice et d'oppression » qui fait référence à l'enfer . Ainsi , MLK diabolise le racisme, et vu comme l'incarnation du « mal ». Il ressort de ce discours un registre lyrique évident : on fait ici face à un prêche presque intime ou Martin Luther King nous touche, pour certains par les émotions comme en occident mais aux États-Unis, il touche la foi de centaines d'américains et leurs évoquent une situation, qui d'un point de vue divin n'a pas lieu d'être.

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